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[L’Entrepreneur Charentais] – Le GPA, une bouée de sauvegarde pour les entrepreneurs en difficulté

Dans un contexte économique où les entreprises sont confrontées à des défis de plus en plus complexes, les GPA des départements de Nouvelle Aquitaine se positionnent comme des acteurs clés pour aider les entrepreneurs des TPE et PME à surmonter leurs difficultés.

Pour mieux comprendre les rôles et impacts des GPA départementaux de Nouvelle Aquitaine, nous avons rencontré Éric Laroche, ancien chef d’entreprise et membre engagé de cette association dont le fondement est fixé par le code du commerce.

L’Entrepreneur Charentais (L.E.C.) : Éric, comment est né le GPA ?
Éric Laroche (E.L.) : L’idée du GPA est née de mon expérience au tribunal de commerce et au CIP (Centre d’Information et de Prévention). Pendant deux ans, en tant que jeune retraité, j’ai eu l’occasion de travailler sur des dossiers d’entreprises en grande difficulté. Ce que j’ai constaté, c’est que beaucoup de ces dirigeants arrivaient trop tard, une fois qu’ils étaient au bord du gouffre.
L’objectif du GPA est justement d’intervenir avant que la situation ne devienne critique. Nous avons créé les associations départementales en 2021, en nous inspirant d’un modèle existant dans la région Centre-Val de Loire. Aujourd’hui, nous aidons les entrepreneurs à poser un diagnostic clair et à mettre en œuvre des solutions adaptées pour éviter, si possible, de passer par le tribunal.

L.E.C. : Quels types d’entrepreneurs accompagnez-vous ?
E.L. : Nous accompagnons principalement des dirigeants de TPE et PME, car ce sont eux qui manquent souvent de ressources pour surmonter une crise. Nous intervenons pour des entreprises relevant du tribunal de commerce, mais pas pour les secteurs agricoles ou judiciaires.
Ce qui est essentiel, c’est que les dirigeants nous contactent assez tôt. Plus on agit en amont, plus le dirigeant a de chance de redresser l’entreprise.

L.E.C. : Que se passe-t-il lorsqu’un entrepreneur vous contacte ?
E.L. : Tout commence par une cellule d’accueil, qui évalue la situation et vérifie que nous pouvons intervenir. Ensuite, deux membres du GPA sont désignés pour accompagner le dirigeant de l’entreprise. Ce travail en binôme est crucial : il permet de combiner nos compétences et sert de garantie en cas d’imprévus, car nous sommes tous des retraités bénévoles.
Une fois sur place, nous commençons par écouter avec bienveillance et comprendre la problématique. Par exemple, un chef d’entreprise pourrait nous dire : “J’ai perdu un gros client qui représentait 30 % de mon chiffre d’affaires” ou “Mon banquier veut dénoncer mon découvert”. Nous analysons la situation commerciale et financière, puis nous aidons à établir des priorités.

L.E.C. : Quelles solutions proposez-vous ?
E.L. : Nous ne donnons jamais de directives, notre rôle est de guider. Nous proposons plusieurs options, et c’est toujours le chef d’entreprise qui fait son choix.
Cela peut passer par une relance commerciale, un travail sur les marges, ou de réorganisation interne, la négociation avec les créanciers. Dans certains cas, des mesures comme la médiation du crédit ou le passage en CCSF, des procédures amiables et confidentielles sont nécessaires. Nous nous assurons que l’entrepreneur est soutenu tout au long du processus.
Un exemple qui me vient à l’esprit : une boulangerie en difficulté. Le chef d’entreprise était psychologiquement épuisé. Nous l’avons d’abord orienté vers un psychologue via l’association APESA, puis nous avons travaillé sur son organisation : réduire les pertes, diversifier les produits, améliorer la communication, renégocier les prêts bancaires. En quelques mois, sa trésorerie est redevenue positive.

L.E.C. : Le tribunal de commerce est souvent perçu comme intimidant. Que répondez-vous à cela ?
E.L. : C’est vrai, le mot “tribunal” fait peur. Mais il faut comprendre qu’il existe des outils, comme le mandat ad hoc ou la conciliation, qui sont là pour trouver des solutions et non pour sanctionner.
Ces procédures sont confidentielles et permettent de négocier avec les créanciers dans un cadre serein.
Nous expliquons toujours aux entrepreneurs qu’aller au tribunal, c’est utiliser un outil de gestion. C’est parfois une étape nécessaire pour repartir sur de bonnes bases.
L’important est de ne pas attendre trop longtemps avant de chercher de l’aide.

L.E.C. : Comment les entrepreneurs peuvent-ils entendre parler du GPA ?
E.L. : Nous travaillons beaucoup avec des partenaires « lanceurs d’alerte » comme la Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre des métiers, la CPME, les banques et les experts comptables. Ce sont ces partenaires qui orientent les entrepreneurs vers nous. Une fois que nous sommes contactés, tout est fait pour assurer une confidentialité absolue.

L.E.C. : Combien coûte l’accompagnement du GPA ?
E.L. : Cela ne coûte que 10 € par an. C’est symbolique, car nous sommes tous bénévoles. Notre engagement repose sur la transmission de notre expérience et la volonté d’aider.

L.E.C. : Quel message souhaitez-vous transmettre aux chefs d’entreprise ?
E.L. : Ne restez pas seuls. Que vous ayez perdu un marché, que votre trésorerie devienne en difficulté, ou que vos dettes deviennent ingérables. Il faut ANTICIPER.
Le bilan, c’est le passé. Mais prévoir, c’est diriger. N’attendez pas que la situation devienne critique. Le GPA est là pour vous accompagner, vous orienter et vous aider à retrouver des perspectives positives.

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